La grande 

       confusion organisée

 

 

               Lorsqu’ils vont chercher leur pain, beaucoup d’entre vous se demandent s’ils achètent du pain ou une imitation... Il est vrai que la différence n’est pas évidente tant les points chauds (ou terminaux de cuisson) font de gros efforts pour paraître ce qu’ils ne sont pas : des artisans. Les enseignes tape à l’œil fleurissent : «Au pain d’antan» «Le fournil de mon père» côtoient sans vergogne «Le moulin des anciens» ou «La meule à pierre» alors que les artisans boulangers, peu tournés vers le marketing, ne mettent souvent que leur nom, synonyme pour eux de garantie de belle ouvrage.
Il est peut être bon d’expliquer la différence entre ces deux entités car la loi ayant des lacunes à ce sujet, la confusion reste bien entretenue par ceux à qui ça rapporte le plus.
Un terminal de cuisson est un commerçant dans le sens où il achète et il revend : il achète des pâtons industriel congelés qu’il revend après les avoir décongelé et cuit.
Le boulanger lui, est un artisan dans le sens où il vend son travail : il transforme de la farine en pain au moyen de diverses recettes tout comme un cuisinier.
S'il ne faut aucun diplôme pour ouvrir un terminal de cuisson, un boulanger doit, non seulement apprendre longuement son métier, mais de plus, avoir la passion de son art : n’oublions pas que les mots artisan et artiste ont la même racine.
 

Comme beaucoup de secteurs d’activité, la fabrication du pain a basculé, en partie, vers l’industrialisation : la raison première étant le prix de revient: l’industrie a eu vite fait de remplacer par des machines, la main d’œuvre de l’artisan boulanger empêtré dans des coûts de fabrication élevés dus aux fameuses charges sociales.
 
Ceci est la première inégalité en faveur des points chauds.
La deuxième inégalité étant les modes de fabrication qui favorisent la rentabilité au dépend de la diététique : Pour fabriquer en quantité industrielle, il faut fabriquer beaucoup, donc, par le jeu de la dispersion des points de vente, il faut regrouper le centre de fabrication. Pour un produit comme le pain qui a une durée de vie journalière, il existait une impossibilité que nos industriels ont bien vite contourné en congelant les pâtons destinés à devenir du « pain ». L’avantage pour le transport et le stockage sont évidents.
Oui mais, voilà : la congélation casse la fermentation à la base du bon goût, sans compter avec les produits améliorants nécessaires à la « réanimation » de la pâte tellement engourdie par le froid…

Ces fameux produits améliorants, viennent apporter une notion d’artificiel dans ce pain noble qui devrait rester cent pour cent naturel.

D'ailleurs, à ce sujet, il vous est facile de reconnaitre un vrai pain: c'est celui qui ne durcit pas rapidement.

 

 

 

 




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